Mercredi 1er octobre 2014, les enfants des sections bilingues de CP, CE1 et CE2 de l'école Pablo Picasso sont allés au Musée d'Art Moderne pour une visite guidée de l'exposition "Le peintre et l'arène".
L'exposition s'ouvre sur la Tauromaquia de Goya, une série de 40 estampes de l'artiste espagnol qui a inauguré la représentation picturale moderne de la corrida.
Dans les salles adjacentes, aux murs en rose et jaune -aux couleurs de la cape du toreador, les enfants ont découvert la figure du Minotaure, mi-homme mi-taureau, à travers diverses oeuvres de Juan Gris et de Pablo Picasso.
Juan Gris, Torero |
Pablo Picasso, Minotaure |
L'animatrice nous a expliqué l'histoire du Minotaure, enfermé par le roi Minos dans un labyrinthe et qui y dévorait de jeunes enfants amenés en sacrifice, puis celle de Thésée venu le tuer et s'échappant du labyrinthe grâce au fil d'Ariane qu'il avait préalablement déroulé en y entrant.
Les enfants ont ensuite pu contempler le chef-d'oeuvre de l'exposition, la collection de coupelles tauromachiques léguées par Picasso au musée et dont la dernière été récemment rachetée à un collectionneur américain pour parfaire la série. Dans le creux de chaque coupelle, dont l'espace se confond avec celui de l'arène et de ses gradins, l'artiste joue avec la perspective, suit le mouvement de l'ombre et de la lumière, relate différents moments de la corrida, s'intéresse au combat dans l'arène comme à la vision des spectateurs dans les tribunes. Progressivement, la lumière et le soleil occupent la plus grande place au centre des coupelles et l'arène se transforme en un immense oeil figurant le regard de l'artiste.
Au rez-de-chaussée, nous avons pu découvrir les collages d'Antonio Saura, frère du cinéaste espagnol Carlos Saura.
Puis, après un petit détour dans la salle consacrée à Claude Viallat et à ses peintures sur des supports divers, les enfants ont particulièrement apprécié la Monumental arena, du peintre sétois Hervé Di Rosa, explosion de couleurs avant la toile finale en blanc de Miquel Barceló.
Dans ce tableau où les spectateurs devenus monstrueux dérobent le centre d'intérêt au spectacle tauromachique en lui-même, les enfants se sont amusés à reconnaître des référents culturels, parmi lesquels entre autres: Batman, Spiderman, l'homme invisible, robots de Starwars, et peut-être même Dali et Pablo Picasso lui-même.
Nous, parents, avons vivement apprécié l'absence de parti pris pour ou contre la corrida de la part des animatrices. Le thème de la tauromachie a été abordé pour son intérêt pictural, sans chercher d'aucune manière à influencer les opinions que les enfants peuvent se faire de cette tradition. Il faut reconnaître que la tâche n'était pas si simple...