mercredi 31 décembre 2014

Bonne année 2015

Les déléguées des parents d'élèves des écoles du Pont vous souhaitent une bonne année 2015!

Pour se souvenir du voyage des CE2-CM1-CM2 à Barcelone autour du modernisme:


jeudi 4 décembre 2014

Cinéma: Nanouk l'Esquimau

Aujourd'hui, professeurs et enfants de l'école Pablo Picasso du CP au CM2 (ainsi que les parents accompagnateurs) sont allés au cinéma Le Cérétan pour voir Nanouk l'Esquimau, de Robert J. Flaherty, dans le cadre du projet École et Cinéma.




Presque 100 ans nous séparent des premiers jours de tournage de Nanouk l'Esquimau, au lendemain de la Première Guerre Mondiale. Ce film est considéré comme le pionnier du genre documentaire tel qu'on le connaît aujourd'hui. L'énorme succès de l'époque a en effet contribué à la création d'un courant cinématographique nouveau, le cinéma vérité (pour rappel, Charlie Chaplin tournait la même année The Kid. La ruée vers l'or, que les enfants ont vu dans le cadre d'école et cinéma il y deux ans, date de 1925). Grâce à Nanouk l'Esquimau, les cinéastes ont compris qu'ils pouvaient réaliser des chef-d'oeuvres sans acteurs, avec un scénario montrant les gens dans la vie de tous les jours.






Pour preuve du succès retentissant du film à sa sortie, lors de la projection aux États-Unis, on commença à vendre à l'entracte des crèmes glacées récemment brevetées, les Eskimo pies: la tradition de vendre des Esquimaux glacés dans nos salles date ainsi de ce film.   




Le film a été produit par la société Révillon Frères, fourreurs parisiens. Leur apport financier a permis de libérer les Inuits de leur obligation de chasse car ils étaient payés pour tourner: Nanouk l'Esquimau est donc aussi le premier film publicitaire! 




Pendant deux années, entre 1919 et 1921, le cinéaste a vécu la rude vie de Nanouk et de sa famille dans le Grand Nord canadien. Il a volontairement laissé de côté le regard objectif de l'ethnologue pour au contraire prendre le parti de mettre en scène la vie de cette famille inuit, pendant deux saisons: l'été et l'hiver. 


La séquence initiale crée un effet de comique : à la manière du numéro classique de clowns qui sortent à n'en plus finir d'une voiture minuscule, Flaherty utilise la magie du cinéma, le coupage des plans et le montage pour présenter la famille d'Inuits. Nanouk arrive dans son kayak et en descend, son fils en sort à son tour puis aide sa femme à en sortir, et ainsi successivement tous les membres de la famille sortent du kayak jusqu'au dernier petit chiot né au printemps précédent. De même, dans la scène de chasse au phoque (capture qui dure habituellement entre 2 et 3 jours), Nanouk tombe et retombe sans relâche sur la glace dans diverses positions. Les enfants ont tout de suite perçu le côté comique et les éclats de rire ont commencé à fuser dans la salle. Par de telles scènes,  le cinéaste réussit à créer une connivence, une sympathie du spectateur envers Nanouk et sa famille, dans l'objectif de promouvoir une meilleure compréhension entre les peuples. 


« Par mes films je m’efforce de faire connaître un pays et les gens qui y vivent sous leur aspect le plus authentique. Je me sers des personnages réels, des gens qui vivent dans les endroits où je tourne, parce qu’en fin de compte ils sont les meilleurs acteurs. [...] Aujourd’hui plus que jamais, le monde a besoin de promouvoir la compréhension mutuelle des peuples. Le besoin que je ressentis de faire Nanouk vient de mon admiration pour ce peuple. Je désirais communiquer cela aux autres. C’était ma seule raison de faire le film. » Robert Flaherty. 




À noter qu'à la sortie du film, quelques ligues de vertu se sont offusquées des seins d'une des femmes dévoilés à l'écran. Nos enfants ont d'ailleurs aussi été réactifs à cette scène...

Nanouk, mondialement connu grâce au film, mourra de froid et de faim deux ans après le tournage, s'étant perdu sur la banquise après être allé chasser le renne à l'intérieur des terres.

Voici donc Nanouk l'Esquimau, à voir et à revoir...