lundi 18 mars 2013

Visite de l'expo Herbin

Lundi 18 mars dans l'après-midi, les classe de CP et de CE1 sont allés au Musée d'art moderne de Céret pour visiter l'exposition rétrospective consacrée à Auguste Herbin organisée en association avec le musée Matisse du Cateau-Cambrésis  (à Céret du 2 mars au 26 mai 2013).




 
Rachel leur a expliqué le parcours de ce peintre (1882-1960) qui incarne l’une des plus grandes figures de l’art abstrait, maître incontesté de la couleur. Après avoir participé aux grandes révolutions fauve puis cubiste, Herbin a été l’un des fondateurs de l’abstraction en France.Voici un petit résumé que de ce que nos artistes en herbe nous ont retransmis.



Céret a séjourné plusieurs fois dans notre village. En 1913, sans doute encouragé par Picasso, il vient pour la première fois à Céret, où se trouvent également Max Jacob et Juan Gris. Les paysages peints lors de ce séjour comptent parmi les chefs-d’œuvre de sa production figurative. Les ponts de Céret ou le massif du Canigou apparaissent dans certaines toiles. Le paysage, toujours lisible mais réinventé, apparaît alors sur la toile comme une mosaïque de formes et de couleurs.











En mai 1919, Herbin revient à Céret où il séjournera jusqu’en octobre 1920. L’heure est à l’art monumental, à l’union de la peinture, de l’architecture, de la sculpture et de la création d’objets et de mobilier. Herbin crée des œuvres destinées à s’intégrer à une architecture, travaille à des reliefs et des objets, dont des bois sculptés et peints ou des colonnes en ciment réalisées en 1921.


Dans les années 40, il invente un alphabet plastique. Ses recherches portent sur le rapport entre la couleur et la forme. Son alphabet part d'un répertoire de 26 couleurs correspondant chacune à une lettre et à une forme géométrique - cercle, carré, triangle - auxquelles s’associent des sonorités musicales. Par exemple, la lettre M correspond au jaune de baryte, à la forme triangulaire et à la sonorité « mi ». Ses peintures s’établissent à partir d’un mot qui donne son titre au tableau.


« Au commencement est le verbe. Mon travail commence par le mot, chaque lettre désigne une forme et une couleur, et même une note de musique ». 

Synchromie
Orphée













Les enfants ont ainsi joué à reconnaître le titre de certains tableaux: 
Auguste Herbin, Cheval
L'alphabet plastique d'Herbin donne évidemment beaucoup de possibilités de créer des activités d'expression artistique, comme celle qui a été proposée aux enfants lors de deux ateliers au musée les 7 et 8 mars sur le thème "Alphabet : le tien, le mien, le sien." 
 
 











D'autres ateliers de création artistique pour les enfants de 6-11 ans sont prévus dans le cadre de l'exposition (durée de chaque atelier: 1h30):

- Samedi 6 avril, 10h30 : « Paysage fauve ».
- Samedi 20 avril, 10h30 : « De la figuration à l’abstraction ».
- Jeudi 25 avril et vendredi 26 avril : Stage de deux demi-journées de pratique artistique et de découverte de l’art moderne pour les enfants (de 10h30 à 12h pour les 6 - 9 ans et de 14h à 15h30 pour les 10 à 14 ans). 1er jour sur le thème «Plein d’objets dans ta peinture», 2ème jour « Crée ton affiche »
- Samedi 4 mai, 10h30 : « Croque couleur »


Le 31 janvier 1960, Herbin meurt subitement à Paris, à l'âge de 78 ans, après avoir vu un film de Chaplin. Il était en train de travailler à une toile sur le mot Fin, qui est restée en noir et blanc.

Des visites guidées de l’exposition  ont lieu pour les individuels à 15 h : les 23 et 24 mars,
les 6, 7, 20, 21, 22, 24 et 29 avril, les 4 ,5 ,10 ,11 ,12 ,25 et 26 mai (1h, 8euros/entrée - gratuit pour les habitants de Céret + 3,50 euros la visite guidée de l'exposition). 


Si vous y allez avec vos enfants, il est possible de rester à jouer avec l'art d'Herbin dans la salle "Les Clés de l’Atelier", nouvel espace pédagogique dédié au jeune public. Ce lieu est consacré au jeu, au plaisir et à l’apprentissage et va favoriser la rencontre entre l'enfant et l’œuvre d'art originale. L'expérimentation y est de mise, aucune interdiction de toucher, bien au contraire! On peut entre autres y écrire avec l'alphabet et reconstituer des puzzles de tableaux de paysages.
 

Finalement, La vague des pixels, création contemporaine de Miguel Chevalier, créée en référence aux artistes de l’art cinétique fortement influencés par Herbin, clôt l’exposition tout en l’ouvrant sur la création contemporaine.
Il s'agit d'une installation  où des "tableaux graphiques multicolores" se succèdent aléatoirement, comme une vague composée alternativement de motifs de l'univers numérique et d'autres puisant dans l'alphabet plastique d'Herbin. La vague ondule, se forme et se déforme à l'infini. Ce qui séduit plus particulièrement les enfants, petits et grands, est que cette installation est interactive: grâce à des capteurs de présence, son univers fluide réagit aux mouvements des visiteurs qui amplifient la déformation de ces pixels. Difficile de décider les petits à la quitter!

Comment ai-je pu tenir là dedans?

Lundi 18 mars, les classes de CP et de CE1 de l'école Pablo Picasso sont allés à Perpignan, au Théâtre de l'archipel, pour voir "Comment ai-je pu tenir là dedans?", une mise en scène de La chèvre de Monsieur Seguin d'Alphonse Daudet. 




Cette fable de Jean Lambert-wild et Stéphane Blanquet a été nominée aux Molières en 2010. Elle a ensuite rencontré un vif succès au festival d'Avignon, ce qui a conduit le spectacle à travers le monde avec plus de 200 représentations à son actif. Cette pièce pour petits et grands dévoile un univers fantasmagorique, un voyage visuel féerique et déroutant.

Le texte d'Alphonse Daudet est un hymne à la liberté, certes au destin tragique, qui illustre la soif d'indépendance, quel qu'en soit le prix. 



La comédienne, seule en scène, évolue sur une tournette divisée en quatre espaces. Elle campe, avec grâce et détermination, cette chèvre guidée par la voix d'André Wilms, le narrateur et accompagné par la musique onirique et parfois inquiétante de Jean-Luc Therminarias et Léopold Frey.


Nos enfants ont parfois eu peur - tous connaissaient la fin fatidique de la pauvre Blanchette, la musique et les bruitages ainsi que l'accélération vertigineuse de la rotation des décors à l'approche de la mort, rythmée au son du tic-tac du temps qui passe avaient de quoi donner la chair de poule.  


La mise en scène impactante et réussie a parfois aussi soulevé des questions: "Où il est, le loup?", "C'est qui, le monsieur, de dos?", "C'est qui qui parle?".... mais c'est bien l'une des fonctions du théâtre que de nous faire nous questionner, et puis comme le suggère le réalisateur dans une interview accordée lors du festival d'Avignon 2010, cette pièce est un spectacle familial, dans le sens où elle est à la fois destinée à un public de petits et de grands: plusieurs lectures sont possibles, ce qui invite justement à prolonger le dialogue et les interrogations une fois rentrés à la maison.


Pour vous permettre d'en reparler avec vos enfants, voici un petit résumé de la pièce avec les commentaires du réalisateur: 

 

Et voici une interview des réalisateurs lors du festival d'Avignon 2010: