Trois minutes de retard sur l'horaire prévu et une salle comble ne nous ont pas permis d'assister à l'ouverture, célèbre répétition de trois accords, et que vous pourrez écouter en cliquant ici.
Le prince Tamino se voit sauvé d'un serpent monstrueux par la Reine de la Nuit. Celle-ci le charge d'aller délivrer sa fille Pamina, alors sous l'emprise de Sarastro et de son homme de main, Monostatos. Dans sa mission, le prince est accompagné par Pagageno, oiseleur bon vivant, très bavard mais peu courageux. La Reine de la Nuit leur confie deux instruments qui les aideront dans leur périple: à Tamino une flûte enchantée en or, fruit des quatre éléments, et à Papageno des grelots en argent. Ensemble, ils doivent affronter les épreuves qui se présentent à eux dans les temples de la Nature, de la Raison et de la Sagesse, afin de libérer Pamina.
Or, au cours de son voyage, Tamino découvre que les forces du mal ne sont pas du côté de Sarastro mais de celle de la Reine de la Nuit: cette dernière l'a trompé et est prête à tout pour se venger de Sarastro et accaparer son pouvoir. Apprenant que Tamino s'est rangé du côté de Sarastro, elle met un poignard dans les mains de Pamina un poignard en lui ordonnant d'assassiner ce dernier, sous peine d'être répudiée. Voici le fameux air de la Reine de la Nuit, en allemand (sous-titré en français).
Pamina ne peut se résoudre à tuer Sarastro et finit par rejoindre Tamino, dans un parcours truffé de mises à l'épreuve que Sarastro lui a infligées pour prouver qu'il est digne de conquérir Pamina. Finalement, ensemble ils surpassent la dernière épreuve; la Reine de la Nuit et sa suite sont anéanties. Papageno, qui n'a pas eu la constance ou le courage d'aller au bout des épreuves, déplore de ne pas avoir trouvé de compagne. Les enfants ont particulièrement apprécié le moment final où Papageno trouve enfin sa Papagena et où les tous les deux entonnent un fameux duo où ils célèbrent les plaisirs terrestres et la vie qui les attend:
Si Goethe disait à propos de La Flûte enchantée que l'oeuvre "se prête à des lectures multiples, procurant un plaisir simple à la foule et livrant des trésors secrets aux initiés", la mise en scène de Christian Papis n'a pas dérogé à cette observation, grâce aux personnages de Papageno et de Papagena, aux costumes multicolores alors que tous les autres personnages étaient vêtus de noir ou de blanc, avec des accessoires dorés ou argentés. Ces deux personnages de bons vivants hauts en couleur ajoutent une touche burlesque, comique, de farce, qui est avant tout celle qui a séduit les enfants.
Parallèlement, l'oeuvre délivre un message de tolérance universelle (les acteurs proviennent par ailleurs de trois continents, avec Sami Dahhani, un ténor d'origine marocaine dans le rôle de Tamino et Zhiling Chen, une soprano léger d'origine chinoise dans le rôle de la Reine de la Nuit et de Papagena) ainsi qu'un message d'amour et d'espérance: si les forces de la nuit semblent au début régner sur terre et sur les êtres, tout au long de l'oeuvre elles cèdent du terrain aux forces de la lumière, jusqu'à leur anéantissement final et Tamino comme Pamina choisissent librement de marcher ensemble vers la Sagesse.