Ce film s'inspire librement de l'histoire de la girafe offerte à Charles X par Méhémet Ali, vice-roi d'Égypte en 1826. Arrivée en 1827, cette girafe fut la première à entrer en France, et la troisième à entrer en Europe (la première étant arrivée à Florence en 1486).
Transportée depuis le Soudan jusqu'à Marseille dans un bateau spécialement aménagé pour laisser passer son long cou, elle vécut pendant 18 ans dans la ménagerie du Jardin des plantes à Paris.
Plus de 600.000 personnes vinrent l'admirer et sa présence déclencha un véritable phénomène de girafomania au début du XIXème siècle.
Synopsis : Sous un baobab, un vieil homme raconte aux enfants qui l’entourent, une histoire : celle de l’amitié indéfectible entre Maki, un enfant de dix ans, et Zarafa, une girafe orpheline, cadeau du Pacha d’Egypte au Roi de France Charles X. Hassan, prince du désert, est chargé par le Pacha de conduire Zarafa jusqu’en France mais Maki, bien décidé à tout faire pour contrarier cette mission et ramener la girafe sur sa terre natale, va les suivre au péril de sa vie. Au cours de ce long périple qui les mènera du Soudan à Paris, en passant par Alexandrie, Marseille et les Alpes enneigées, ils vont vivre mille péripéties et croiser la route de l’aéronaute Malaterre, des étranges vaches Mounh et Sounh et de la pirate Bouboulina…
Ce film, qui rappelle par certains aspects Kirikou et la sorcière (Michel Ocelot 1998), de par le petit héros à la volonté de fer mais encore par la présence du grand-père narrateur, aborde des thèmes aussi divers que l'esclavage, les mirages dans le désert, les bédouins, les premiers voyages en ballon, la monarchie, la réincarnation, les animaux dans les zoos, la liberté et la loyauté.
Pensé comme une adaptation libre de l'histoire de la première girafe a fouler le sol français, le film a déclenché la polémique. Plutôt que de coller à la réalité, le film emprunte des airs de conte pour ajouter de l’aventure au voyage de la girafe.
«Je voulais me réapproprier l’histoire. En ayant un conteur dans le film, nous avons pu prendre ce qu’on avait envie de prendre et recréer une aventure extraordinaire, un peu inspirée de Jules Verne» révèle Rémi Bezançon. Ce à quoi Catherine Vadon, maître de conférence au Museum d'Histoire Naturelle, rétorque que «la vraie histoire est aventureuse, exotique, elle se suffit à elle-même. Nous avons voulu rétablir la vérité, pour l’image du Muséum.» Le Museum a en effet décidé de répondre au film par une exposition, La véritable histoire de Zarafa.
Au cœur de la polémique, il y a l’image de la Ménagerie du Jardin des plantes, renvoyée par le film: une prison inadaptée à la petite girafe, d’où le petit héros, Maki, essaye en vain de la délivrer. «J’ai un souvenir, quand j’étais petit, de balades dans le Jardin des plantes: je voyais ce loup tout pelé qui tournait en rond dans sa cage de cinq mètres carrés. Je voulais, par ce film, dénoncer les zoos: c’est un film sur la liberté et j’aimerais que les enfants aient des réflexions sur ce que c’est d’être libre», justifie Rémi Bezançon.
Quoi qu'il en soit, ce qu’est devenue Zarafa reste un mystère, même pour le Muséum. Empaillée à sa mort en 1845, elle est arrivée dans au Musée d'Histoire Naturelle de La Rochelle en 1930. Entre les deux, on perd sa trace, et en comparant des dessins de 1827 avec le spécimen présenté aujourd’hui «quelque chose ne colle pas», reconnaissent les conservateurs. Certains pensent qu’elle a été confiée après sa mort à un musée de Verdun où la Première guerre mondiale l’aurait considérablement abimée, d’autres qu’elle aurait été emportée dans les tranchées pour effrayer l’ennemi… Zarafa peut continuer à faire couler de l’encre et de la pellicule.