lundi 24 décembre 2012

El Tió de Nadal

Le Tió est une tradition catalane que les enfants des deux écoles ont célébrée en cette dernière semaine de l'année.



Il s'agit d'une tradition catalane très ancienne, qui consiste dans sa version la plus commune à couper une grosse bûche plusieurs jours avant Noël (normalement au début du mois de décembre) et à l'amener à la maison: on la recouvre d'une couverture pour qu'elle n'ait pas froid et on lui donne chaque jour à manger (évidemment, beaucoup de familles vivent maintenant en appartements et vont acheter un Tió aux marchés de Noël).



Le jour de Noël (ou la veille, selon la tradition familiale), les enfants lui donnent de coups de bâton en chantant une chanson (que nos petits ont apprises dans leurs classes respectives). Finalement, le Tió "caga" (littéralement "chie" - les deux verbes ont d'ailleurs la même étymologie) des tourrons et des confiseries.


NdR: il y a beaucoup de versions différentes de la chanson du Caga Tió. La version ci-dessus est légèrement différente de celle chantée par les enfants dans les écoles, que nous n'avons pas trouvée sur Internet. Vous pourrez retrouver les références de la chanson apprise en classe sur le site du groupe de chanteurs roussillonnais L'Agram.


Enfants faisant "chier" le Tió, XVIIIème siècle
Cette tradition qui remonte à la nuit des temps est en relation avec la nature, la fertilité et le solstice d'hiver. Des traditions très similaires se retrouvent par ailleurs sous des formes diverses dans de nombreuses régions du monde: le Cachafuòc dans le Sud de la France, en Aragon (tizón de navidad), mais aussi dans nombre de pays occidentaux (sapin de Noël), en France (bûche de Noël)...



Le tió, le sapin de Noël ou encore la bûche que nous dégusterons ces jours-ci ont en effet en commun de provenir d'un culte très ancien à un tronc d'arbre que nos ancêtres conservaient dans les maisons au moment du solstice d'hiver et de la nuit la plus longue de l'année, lui attribuant des vertus protectrices du foyer et symbolisant le renouveau perpétuel de la nature.














Curieusement, cette fête du solstice d'hiver est aussi célébrée dans des pays lointains où on ne s'attendrait pas à l'y trouver. Par exemple, les Iraniens de toutes les confessions fêtent la Shab-e Yalda, la nuit la plus longue de l'année, qui marque aussi le début de l'hiver et la naissance de Mithra, le dieu du soleil. À l'occasion, cette fête zoroastrienne vieille de plus de 10.000 années veut qu'on décore les maisons de fruits de couleur rouge, car le rouge représente le feu, symbole du soleil. On décore également un "sapin", toujours vert, symbole du renouvellement continuel du monde, en y mettant une étoile, symbole de la lumière et source du pouvoir. Soit dit au passage: les bougies dans nos églises et sur nos gâteaux d'anniversaire proviennent du même culte au feu et à la lumière dans la religion zoroastrienne.










Ainsi, quelles que soient nos cultures et/ou religions, au-delà de nos différences, aux quatre coins de la planète nous célébrons ce morceau de nature qui nous aide, au coeur de la saison froide, à passer ces nuits les plus longues de l'année, tout en illuminant nos maisons de touches de rouge, symbole de lumière, et de vert, symbole du renouveau...


JOYEUSES FÊTES !!